Au sein des îles du Gandoul, situées dans la commune de Djirnda à Foundiougne, une communauté bien que vulnérable démontre chaque jour une résilience et une détermination face aux dangers que fait peser la mer sur leur territoire.

Sur le quai de Félir, presque englouti par la montée des eaux, les hommes préparent leurs filets. Plus loin, à Velingara, les enfants nagent, insouciants, dans les eaux salées, s’élançant depuis les digues artisanales dressées pour contenir l’avancée de la mer. À Diamniadio, les femmes traversent les eaux débordées du fleuve pour étendre leurs crevettes abondantes en cette saison. Et à Soum, ce sont les femmes qui, après une matinée passée dans les rizières protégées par une digue contre la salinisation, transforment l’hibiscus.

Ce lundi 21 Septembre 2025, l’équipe de PACE dirigée par son directeur exécutif et l’équipe des chercheurs a effectué une visite de terrain dans les communes de Djirnda et de Soum pour mieux prendre en compte le besoin des communautés dans le cadre de la formulation du projet « Projet de mise en œuvre des priorités régionales et nationales d’adaptation en Afrique centrale et de l’ouest (PACO) ». Les îles dans le Delta du Saloum constituent une zone d’intervention du Think Tank PACE dans les thématiques d’accès à l’eau potable, du changement climatique et de la protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité.

Le constat est le même : de Diamniadio à Soum, unanimement les communautés s’adaptent et essayent d’apporter des réponses pour continuer à vivre, produire et transformer, malgré la menace accentuée de l’érosion côtière due aux changements climatiques. Le Think Tank PACE considère que les politiques d’adaptation doivent d’abord renforcer la résilience des communautés en les appuyant sur des activités de développement et de génération de revenus dans le cadre de chaînes de valeurs agricoles ou halieutiques. L’objectif est de réduire la vulnérabilité des populations face aux chocs climatiques. Cette stratégie axée sur les connaissances endogènes de résilience est au cœur des actions de PACE.

Cette démarche s’aligne sur l’initiative « Vision Sénégal 2050 », qui considère le changement climatique comme un enjeu crucial. Elle aspire à atteindre une souveraineté environnementale et un développement durable en favorisant la transition vers les énergies renouvelables, la gestion pérenne des ressources naturelles et l’amélioration de l’agriculture adaptée au climat.

À Diamniadio, on voit la résilience dans la mangrove. Omar Ndome, habitant du village et coordonnateur départemental du comité local de la pêche artisanale, en témoigne fièrement : « Dans la commune de Djirnda, Diamniadio est le village le plus reboisé. Des centaines d’hectares ont été restaurés. Ce reboisement favorise la séquestration du carbone, et nous espérons qu’un jour, les retombées sur le « marché carbone » vont améliorer notre cadre de vie, et peut- être serviront à financer en partie notre santé et notre éducation.» À Soum, c’est une autre forme de résilience qui est développée et vécue par les femmes : la construction d’une digue a permis de bloquer les eaux salines de la mer et de préserver 17 hectares, ouvrant ainsi la voie à la mise en valeur d’une vallée rizicole. Derrière ces communautés organisées, se cache une victoire collective menée par les femmes.

Malgré l’importance des défis à relever, les communautés résistent. Elles sont déjà en première ligne, elles mènent le combat avec courage. À Soum, les femmes posent les bases de leur autonomisation, pierre après pierre, au prix d’efforts constants. Mais il reste encore beaucoup à faire ;  des actions rapides et concrètes sont nécessaires pour les accompagner. Le Think Tank, PACE, sera à leurs côtés pour renforcer leur voix, porter leurs espoirs et marcher avec elles dans cette lutte commune.